ECOPSYCHOTHÉRAPIE OU THÉRAPIE DANS LA NATURE

L'ÉCOPSYCHOTHÉRAPIE EN PSYCHOTHÉRAPIE INDIVIDUELLE

Dehors, à la différence du cabinet :

• les perspectives s'ouvrent, le changement de regard est facilité,
• le patient se met physiquement en chemin, le mouvement psychique est activé et soutenu,
• les matériaux projectifs sont diversifiés et accessibles ; là où il peut être difficile de mettre des mots, la personne peut facilement s'identifier ou identifier une situation personnelle dans la nature,
• la nature apporte de nombreux bienfaits sur l'état physiologique et émotionnel du patient, le travail se fait en douceur, dans un état de mieux-être.

Dans le cadre d'une psychothérapie, on peut utiliser la médiation de la nature avec de multiples intentions ciblées :

• s'ouvrir vers l'extérieur pour sortir de notre discours intérieur, tourner notre attention vers autre chose,
• contacter notre élan vital, réveiller le vivant en nous et habiter notre corps pleinement par le biais des sens que la nature met en éveil (air, odeurs, vue,...),
• se (re-)mettre en mouvement, physiquement et psychiquement, avancer,
• changer de perspective et trouver des pistes nouvelles de transformation, par une perception nouvelle.

Plus spécifiquement, l'éco-psychothérapie est un dispositif thérapeutique qui vise à faire le lien entre notre nature intérieure et la nature extérieure. Elle consiste à utiliser les situations vécues dans la nature comme leviers thérapeutiques. Les éléments naturels, par leur force symbolique et pleine de sens, permettent de projeter notre monde intrapsychique, de rendre visible ce qui se joue en nous ; ils nous permettent de sentir des parties de soi que l'on ne peut pas percevoir habituellement.

« Le rapport à la nature, tel qu'il peut se déployer en lien avec le travail de la cure, est le support incontestable d'un aller mieux, qui commence à être largement reconnu, hors psychanalyse. (…) Les pratiques de jardinage ou de contemplation d'un jardin sont également citées comme moment d'apaisement de l'angoisse ou de soutien de l'énergie vitale, face à des affects dépressifs. (…)

Dans la théorisation de ce qu'est l'être humain, sans remettre en cause le rôle fondamental du langage articulé, de la parole et de l'écrit dans la psyché, il semble nécessaire d'assouplir la coupure nature/culture, et de prendre en compte le vivant et la planète comme faisant partie de la réalité psychique. »

Demailly, L. (2020). Malaise dans la civilisation et dans la psychanalyse : la question de la nature.

Le Coq-héron, La psychanalyse face au péril environnemental, 242, 46-57, éditions Érès.

BÉNÉFICES DE LA NATURE

 Aller dehors, en nature, apporte de nombreux bienfaits, tant sur le plan physiologique que psychologique.

" De nombreuses études documentent les bénéfices d’une exposition à la nature.

Les principaux effets physiologiques observés indiquent un accroissement de l’activité nerveuse para-sympathique (diminution de la fréquence cardiaque, baisse de la tension artérielle…) et une diminution de l’activité nerveuse sympathique associée à des situations de stress (baisse des niveaux de cortisol salivaire, d’adrénaline et activité cérébrale diminuée dans le cortex préfrontal). La réduction physiologique du stress s’accompagne d’une diminution des facteurs de risques psychologiques et de la charge de certaines maladies psychiques liées au stress.

L’exposition à la nature est également associée à la baisse des incidences d’autres pathologies, telles que les troubles anxieux et la dépression.

Plus largement, la relation avec la nature participe à l’amélioration du bien-être mental. Le contact avec des environnements naturels soutient les fonctions cognitives en réduisant la fatigue et en restaurant la capacité d’attention. L’exposition à la nature contribue à améliorer le sommeil, tandis que la diminution de l’anxiété et des ruminations négatives apportent une amélioration de l’humeur et des sentiments positifs."

Alix Cosquer, chercheuse en psychologie environnementale, « Pourquoi la nature nous fait-elle du bien ? » (2022)